Profession sculptrice Performance et transgression du genre sous le Second Empire

profession sculptrice
Pauline MILANI, 2022
 

Dans le Paris des années 1850-1870, de nombreuses femmes se tournent vers une activité considérée comme masculine par excellence, la sculpture. Malgré les obstacles qu’elles rencontrent, cinq d’entre elles se distinguent par des carrières couronnées de succès : Marie-Louise Lefèvre-Deumier (1812-1877), Hélène Bertaux (1825-1909), Claude Vignon, née Noémi Cadiot (1828-1888), Fanny Dubois-Davesne (1826-1900) et Adèle d’Affry, dite Marcello (1836-1879). Ces sculptrices, comme tant d’autres plus anonymes, ont dû composer avec de fortes contraintes pour s’affirmer comme des créatrices autonomes. Ni victimes ni héroïnes, elles trouvent leur voie par diverses stratégies qui les amènent à la reconnaissance publique. Après leur mort pourtant, elles vont être vite oubliées. Le parcours de ces artistes obstinées et talentueuses montre comment certaines femmes ont pu inventer leur autonomie et se donner une capacité d’agir dans un ordre genré où les activités de prestige leur étaient déniées.

Cet ouvrage explore leur histoire et examine les conditions de leur formation, leurs stratégies pour exposer et vendre leurs oeuvres tout en restant conformes aux attentes sociales qui pèsent sur les femmes. Il examine également l’effacement précoce de leurs traces avant leur récente redécouverte

avec le soutien de la Fondation Ceffa pour l’étude de l’histoire suisse.