La Contemporaine : présentation

Organisme de documentation et de recherche consacré à l’histoire du XXème siècle, la Contemporaine (ancienne Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine) possède des fonds très riches susceptibles d’intéresser les chercheuses et chercheurs travaillant sur l’histoire des femmes et du féminisme, et participe à ce titre à l’association « Archives du féminisme ».

La Contemporaine est née en 1917 d’une donation faite à l’Etat par un couple d’industriels parisiens, M. et Mme Leblanc, qui dès le début de la première guerre mondiale avaient commencé à rassembler tous les documents susceptibles de servir à l’histoire de ce conflit : aussi bien des imprimés – livres, journaux, tracts – que des manuscrits, des photographies, des affiches, des tableaux, des cartes postales, etc. Installée d’abord dans le château de Vincennes, la « Bibliothèque-Musée de la guerre » a été rattachée dans les années trente à l’Université de Paris et a pris alors son appellation actuelle. Depuis 1970 la Contemporaine est installée sur le campus universitaire de Paris 10-Nanterre, tandis que ses fonds iconographiques sont conservés au Musée d’histoire contemporaine, qui se trouve à l’Hôtel national des Invalides.

Tout en se développant et en élargissant ses domaines d’étude à l’histoire politique, économique et sociale du monde contemporain, la Contemporaine s’est toujours efforcée de rassembler le matériel documentaire le plus large et a recueilli de nombreuses archives déposées par des militant(e)s, des associations ou des organisations françaises, étrangères ou internationales. Et, parmi tous ces trésors, beaucoup de fonds pouvant servir à la recherche sur l’histoire des femmes : archives personnelles de militantes féministes, collections de journaux, brochures, tracts, affiches, manifestes, comptes rendus de congrès, bulletins intérieurs… : « La richesse et la variété de ces dépôts facilitent donc l’écriture de l’histoire des femmes et du féminisme et permettent de la replacer dans l’histoire globale dont elle ne saurait être séparée », écrivait Rolande Trempé en introduction au dossier « Histoire des femmes, histoire du féminisme » publié dans le premier numéro de la revue de l’Association des amis de la Contemporaine, Matériaux pour l’histoire de notre temps, en 1985.

– Parmi les fonds les plus importants, il faut citer en priorité celui de Gabrielle Duchêne (1870-1954) [1]

 Présidente de la section française de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL) de 1919 jusqu’à sa mort en 1954, Gabrielle Duchêne est considérée comme l’une des figures de proue du féminisme pacifiste français. Elle fit partie, dès le début de la Première guerre mondiale, du petit noyau de pacifistes qui refusèrent l’Union sacrée et participa en 1915, au lendemain du Congrès international des femmes qui s’était tenu à La Haye, à la fondation de la section française du Comité international des femmes pour une paix permanente.

 Sauvées in extremis, après sa mort, par une conservatrice de la Contemporaine, les archives de Gabrielle Duchêne représentent une source très précieuse pour toutes les recherches sur les mouvements féministes pacifistes : on y trouve les rapports et résolutions présentés lors des congrès de la LIFPL et de sa section française, les procès-verbaux ou comptes rendus des réunions du Comité exécutif international, la correspondance avec les sections locales et avec les autres organisations féministes, …

Mais on trouve également dans ces archives un grand nombre de documents concernant d’autres terrains de lutte des femmes. En effet, bien qu’issue d’un milieu aisé, Gabrielle Duchêne s’intéressa très vite aux problèmes du travail féminin et notamment à la situation des ouvrières à domicile. Elle fonda en 1908 une coopérative de lingères, L’Entraide, présida à partir de 1913 la section du travail du Conseil national des femmes françaises (CNFF) et aida également à la création de l’Office français du travail féminin à domicile. Elle écrivit beaucoup d’articles et de brochures sur le salaire minimum et le travail à domicile. Mais ses positions pacifistes, en 1915, lui valurent d’être démise de ses responsabilités au CNFF.

Durant les années vingt, l’engagement politique de Gabrielle Duchêne évolua progressivement. Elle se rapprocha du PCF, dont elle resta compagne de route sans y adhérer, participa en 1927 à une délégation de la CGT unifiée en URSS et assista aux fêtes du dixième anniversaire de la révolution russe. Elle participa en 1932 au Congrès mondial contre la guerre impérialiste à Amsterdam et devint présidente du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme.

On trouvera donc dans les archives de Gabrielle Duchêne des dossiers concernant ces différentes actions : sur le féminisme et les activités d’associations féministes de divers pays dans les années 1920-1940, sur l’Alliance Internationale pour le Suffrage des Femmes, sur le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (1933-1939) et sa section française, sur le Conseil International des femmes, notamment les congrès de La Haye (1913), Rome (1914), Washington (1915), mais aussi sur des organisations antifascistes comme le Comité Thaelmann ou le Rassemblement universel pour la paix (RUF), ou encore sur l’aide aux Juifs fuyant l’Allemagne. Gabrielle Duchêne participa à tous les combats en faveur des opprimés : notamment, pour n’en citer qu’un parmi beaucoup d’autres, elle milita pour les œuvres de secours aux enfants (Comité international de la Croix-Rouge et Comité français de secours aux enfants) et plus particulièrement aux enfants des pays éprouvés par les guerres et les famines, ceux d’URSS dans les années 1921-1923, plus tard ceux d’Ukraine.

Autre reflet de ces activités multiples, quantité de journaux, revues, bulletins et brochures venus des quatre coins du monde (ou presque), qui traitent non seulement des différents mouvements féministes dans le monde mais également des questions sociales telles que la réglementation du travail, l’assistance, le chômage. Parmi les revues internationales, citons soixante numéros d’une revue féministe hindoue publiée entre 1925 et 1932, ainsi que des journaux féministes anglais, américains, allemands, autrichiens, égyptiens, uruguayens… Citons encore d’innombrables coupures de presse sur l’Europe, l’Amérique, l’URSS de 1919 à 1939.

Gabrielle Duchêne s’intéressait à tout et avait constitué une collection de centaines de livres sur les questions sociales et politiques en Europe, en Russie et en Amérique, de 1914 à 1945, qui sont venus s’intégrer aux fonds existant déjà sur ces sujets à la Contemporaine.

De nombreuses affiches, photos, cartes d’organisations diverses viennent compléter cet ensemble. Il ne faut pas oublier enfin son extraordinaire correspondance (15 dossiers, de 1910 à 1940), source unique renseignant à la fois sur la vie quotidienne de Gabrielle Duchêne et ses amis, et sur son militantisme et l’incidence de celui-ci sur son existence et ses relations. Ces lettres mériteraient à coup sûr un classement analytique et une publication exhaustive.

 – Citons encore les archives de la Ligue des Droits de l’homme : en 1940, les archives de la LDH furent saisies par la Gestapo et emportées en Allemagne, en même temps que celles de nombreux partis, syndicats, associations et personnalités politiques ou intellectuelles. Toutes ces archives furent récupérées, à la fin de la guerre, par l’armée soviétique qui, les considérant comme des « réparations de guerre », les emporta à Moscou où elles furent conservées dans un bâtiment particulier des Archives centrales d’Etat. Ce n’est qu’en 2000 que ces archives furent rapatriées en France et restituées à leurs propriétaires ou à leurs ayants droit. La LDH a décidé alors de déposer ses archives à la la Contemporaine dans le but de les rendre accessibles rapidement à tous les chercheurs, sans aucune restriction.. Dans ces archives très volumineuses, bien peu concernent les droits des femmes : moins d’un carton sur plus de six cents ! La minceur de ce dossier, cependant, n’enlève rien à son intérêt : car il concerne la mise en place, durant quelques années (entre 1923 et 1937), d’une Commission féministe de la LDH, chargée d’étudier « les problèmes juridiques et sociaux concernant spécialement les femmes ». Ces archives montrent à la fois l’importance apportée par la direction de la LDH à la défense des droits des femmes, et en même temps les réticences – pour ne pas dire plus – de nombreux « ligueurs » de base.

Ces archives (F delta rés. 798 / 9) débutent par une lettre de la LDH d’août 1923 à Cécile Brunschvicg, une des grandes figures féministes de l’époque, dirigeante de l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF) [2], lui annonçant que le Comité central (CC) de la LDH avait décidé de « donner une attention spéciale aux revendications des femmes » et de constituer à cet effet une commission chargée de présenter au CC « des avis et des projets ». La LDH lui propose de participer à cette commission et lui demande de suggérer des noms de femmes et d’hommes susceptibles d’y participer également. Réponse très rapide de C. Brunschvicg : « Je suis persuadée que si la Ligue le veut vraiment, si elle défend notre cause comme elle a défendu Caillaux et Malvy, nous pouvons l’emporter à la rentrée. Depuis longtemps j’en ai la conviction – et j’ose vous avouer que je trouvais pour nous la Ligue sympathique … mais tiède. Donc c’est avec joie que j’ai lu votre mot. »

Les premières réunions de cette Commission féministe portent sur le suffrage des femmes, dont la discussion avait repris à la Chambre en décembre en 1923, pour être cependant très vite retirée de son ordre du jour. La Commission demande alors à la LDH de prendre l’initiative de « protester contre cette dérobade de la Chambre » et de rédiger en même temps un appel au Sénat. Le 27 janvier 1924 a lieu une conférence publique en faveur du droit de vote des femmes organisée en commun par la LDH et l’UFSF avec, à la tribune, le vice-président de la LDH Victor Basch, le député Léon Blum, et la présidente du Groupe de Paris de l’UFSF Germaine Malaterre-Sellier. Dans une lettre au Président de la LDH, Cécile Brunschvicg se félicite du succès de cette initiative en espérant qu’il ne s’agit là que du commencement « d’une action commune fructueuse ».

Cependant, ces archives s’arrêtent peu de temps après, pour ne reprendre qu’en 1927 – sans doute en raison d’un arrêt de la commission durant cette période. On trouve ensuite, de novembre 1927 à fin 1928, le compte rendu de plusieurs réunions de la commission, d’abord consacrées essentiellement aux droits civils des femmes, notamment l’incapacité des femmes mariées, toujours placées sous la tutelle de l’autorité maritale. Puis la Commission reprend la discussion sur le suffrage des femmes, avec l’idée de procéder par étapes : obtenir d’abord le droit de vote des femmes et leur éligibilité dans les conseils municipaux. Plusieurs réunions de la commission sont alors consacrées à la réalisation d’un numéro des « Cahiers des droits de l’homme » consacré au suffrage des femmes. [3]

Mais ces archives s’arrêtent en 1929 ; on ne trouve ensuite que trois lettres de la LDH, toutes trois du 24 avril 1937, faisant état du regret exprimé par plusieurs personnes « que la Commission féministe n’ait pas été réunie depuis plusieurs années et que la Ligue semble se désintéresser des problèmes qu’étudiait cette commission ». La Commission est donc convoquée avec à l’ordre du jour « la réorganisation de la Commission » et un « plan de travaux pour l’année 1937 ». Les archives de la LDH s’arrêtent malheureusement là. La Commission féministe a-t-elle continué ou non à se réunir ? [4]

On ne peut cependant terminer ce rapide tour d’horizon sans signaler la présence, dans ces archives, d’un « vœu » adressé à la Commission féministe par une adhérente de la LDH : « Féministe convaincue, mais laïque avant tout, je verrais actuellement avec la plus grande appréhension la brusque arrivée de la femme dans la lutte politique à laquelle rien encore ne l’a préparée ».. Ce vœu, envoyé à la Commission avec « la pleine adhésion » de la section de Sisteron de la LDH, ne fait que refléter une opinion largement répandue parmi les adhérents de base (et vigoureusement défendue par nombre de militants radicaux et socialistes), selon laquelle le suffrage des femmes représenterait un « péril clérical et réactionnaire ». Rappelons simplement qu’il a fallu attendre 1944, en France, pour que le droit de vote soit accordé aux femmes !

– Les archives de l’Association nationale des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ADIR)… sont également un fonds essentiel pour l’histoire des femmes et du féminisme. Ces archives furent déposées en juin 2000 à la la Contemporaine par la présidente de cette association, Geneviève de Gaulle Anthonioz, à la condition que la bibliothèque en dresse rapidement l’inventaire et les ouvre à la consultation de toute la communauté scientifique. Ces archives sont maintenant consultables, leur inventaire figurant à la cote F delta rés. 797.

Les archives de l’ADIR comportent à la fois des documents internes (le fichier des adhérentes de l’association) et des documents collectés par elle. On y trouve ainsi la liste des résistantes déportées à Ravensbrück ou à Bergen Belsen. Le « Fichier du souvenir » de l’ADIR comporte 90 fiches biographiques écrites par des camarades sur des résistantes mortes en déportation ou disparues, avec récits, témoignages et photographies. On trouve également des lettres de déportées relatant leur évasion ou leur évacuation des camps, ainsi qu’un important dossier sur Mère Elisabeth, religieuse gazée à Ravensbrück, ou encore le journal de Marcelle Gougat ou celui de Jeanne Cassier, tenus clandestinement à Ravensbrück jusqu’à leur libération en avril 1945. Et plusieurs carnets de cuisine, écrits pendant la déportation…

 Citons plus spécialement, dans les archives de l’ADIR, celles d’Yvonne Oddon, fondatrice de la Bibliothèque du Musée de l’homme (à une époque où la profession de bibliothécaire était encore très masculine). Dès juin 1940, elle participa à la constitution du Réseau du Musée de l’homme, un des premiers réseaux de résistance, qui s’efforça très vite de fédérer tous ceux qui cherchaient à « s’opposer » mais agissaient jusque là en ordre dispersé. Cela se traduisit, le 15 décembre 1940, par le premier numéro du journal Résistance, dont le titre fut proposé par Yvonne Oddon : « Je ne pouvais pas ne pas songer au mot qui fut autrefois gravé sur les murs de la Tour de Constance, à Aigues-Mortes, par un groupe de « résistantes » huguenotes et qui me paraissait si bien traduire notre état d’esprit ; car le point de départ, la raison profonde de toute notre action, fut moins un sentiment de révolte que l’affirmation d’une foi », explique-t-elle dans son « Rapport sur mon activité de résistance, 1940-1941 » à son retour des camps de concentration.

Une grande partie des archives de l’ADIR déposées à la Contemporaine concerne les expérimentations pseudo-scientifiques exercées dans les camps et toutes les activités de la Commission d’indemnisation des victimes de ces expérimentations mise en place par l’ADIR dès la fin de la guerre : stérilisation, expériences hématologiques, expérimentations sur des déportées, notamment des Polonaises (qu’on appelait alors les « lapins »), documents des Revier (infirmeries), correspondance entre la hiérarchie SS et les médecins des camps (ordres, circulaires,…), rapports sur des expérimentations d’inoculation du typhus et du choléra au camp de Mauthausen, liste des médecins ayant pratiqué ces expériences, articles protestant contre la réinsertion dans la société civile des plus célèbres d’entre eux après la guerre et contre la nomination de criminels à des postes officiels en Allemagne, contre les dédommagements et pensions octroyés aux anciens nazis, etc.

On trouve notamment dans ces archives celles de Caroline Ferriday et des amis américains de l’ADIR qui, après la guerre, ont multiplié leurs activités pour faire reconnaître et prendre en charge les victimes de ces expérimentations pseudo-médicales des nazis dans les camps de concentration : on y trouve ainsi la liste des « lapins » de Ravensbrück, les dossiers nominaux de ces victimes avec leurs témoignages, le descriptif des expériences, les diagnostics et attestations de médecins ; la déposition de l’une d’elles, Wladislawa Karolewska, au procès des médecins nazis le 20 décembre 1946 ; le refus du gouvernement de la RFA, en 1957, d’indemniser les victimes ; le voyage de Caroline Ferriday en Pologne pour rencontrer les victimes survivantes et la venue de 53 d’entre elles aux USA où sont organisées conférences de presse, interviews radio, articles, etc. Puis, en 1961, l’accord de la RFA pour l’indemnisation de ces victimes.

Les archives de l’ADIR, ce sont aussi des objets et vêtements rescapés des camps et conservés maintenant au Musée d’histoire contemporaine. Des documents dont le traitement ne s’apparente à aucun autre : robe rayée avec le triangle rouge et le numéro matricule, collants et chaussettes ravaudés et rapiécés de partout, un gobelet émaillé qui servait au breuvage du matin et à la « soupe » du soir, ou ce sac de terre de Ravensbrück rapporté par l’une des déportées…

– Sur la participation des femmes à la résistance pendant la deuxième guerre mondiale, signalons également un fonds de moindre ampleur mais qui mérite cependant tout à fait d’être consulté : le fonds Rachel Gayman (cote F delta rés. 745). Journaliste, rédactrice à l’Agence France-Presse, Rachel Gayman participa dès 1940 aux activités de résistance à Toulouse, Lyon et Paris, dans le cadre de Libération-Sud, des MUR et du MLN, et fut fondatrice et responsable nationale des FLN (Femmes de la Libération nationale).

 – Sur le mouvement féministe des années soixante-dix, on peut consulter le fonds Liliane Kandel, professeure à l’Université de Paris VII. On y trouve toute une série de documents et tracts des années 1970-1977, notamment les tous premiers numéros du Bulletin d’information du Mouvement de libération des femmes (avril et mai 1971), des articles de discussion du Cercle Elisabeth Dimitriev, les tracts d’appel à la manifestation du MLF contre la fête des mères (6 juin 1971) et aux Journées de dénonciation des crimes contre les femmes (13 et 14 mai 1972 à la Mutualité à Paris), des tracts des Lesbiennes du MLF et du Front homosexuel d’action révolutionnaire, la préparation de la grève des femmes en 1974 (« grève du travail salarié, du travail scolaire et universitaire, du travail domestique, des soins aux enfants, des achats, du service sexuel et de la prostitution »), ou encore des textes de discussion interne, en 1973, sur la création de la Ligue des droits des femmes. En tout, une centaine de pièces, classées par date et regroupées à la cote F delta rés. 704.

Sur la même période, la la Contemporaine conserve le fonds Françoise Picq, une des fondatrices du MLF, auteure en 1993 de Libération des femmes, les années mouvement (Ed. du Seuil), qui a déposé une partie de ses archives, consultables sous forme de microfiches. On y trouve notamment, dans les microfiches 1 et 2, de nombreux tracts des années 1970-1974, une brochure du Groupe d’information santé (GIS) sur l’avortement et une sur le film Histoire d’A ; et, dans la microfiche 3, les tracts et textes des débats avec le mouvement Psychanalyse et Politique et la Librairie des femmes (1976-1979). Cote : Mfc 198 (1-3).

 – Outre les documents signalés plus haut, la Contemporaine conserve des fonds iconographiques (affiches, photos, gravures, cartes postales, médailles, etc., à consulter au Musée d’histoire contemporaine), ainsi que des archives sonores et filmographiques, parmi lesquelles plusieurs représentent des outils importants pour toute recherche sur l’histoire des femmes.

Parmi ces documents, mentionnons plus particulièrement la remarquable vidéo Sisters in Resistance, de l’américaine Maïa Wechsler, qui réunit quatre résistantes françaises, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Jacqueline Pery d’Alincourt, Anise Postel-Vinay et Germaine Tillion, toutes les quatre arrêtées et déportées à Ravensbrück. Ces quatre amies se retrouvent devant la caméra pour témoigner de l’engagement qui les a réunies, dans les réseaux de résistance d’abord, dans les camps ensuite, et de ce qui a fait leur force : la révolte, la colère et le besoin de justice. Ce film montre en même temps l’intensité du sentiment d’amitié qui liait ces quatre femmes dans le camp et leur a donné l’énergie nécessaire pour survivre et combattre ensemble. Citons également les films Danielle Casanova : au nom de toutes les autres, réalisé par Marie Cristiani sur la résistante corse communiste, arrêtée en 1942, déportée et morte à Auschwitz en 1943, et Elles ont suivi de Gaulle, réalisé par Dominique Torrès sur l’histoire de sa mère partie à Londres au lendemain de l’appel du 18 juin, à partir d’actualités de l’époque et d’interviews actuelles. Et terminons ce rapide tour d’horizon par un film tout récent, réalisé par Odette Martinez et Jean-Claude Mouton et produit par la Contemporaine, L’Album de Juliette (ou Vous trouvez que j’ai une tête de monument ?) : portrait d’une femme engagée dans les combats antifascistes de la première moitié du XXème siècle, Juliette Ténine, qui partit dès avril 1937 en Espagne pour défendre la République contre les troupes de Franco en participant au Service sanitaire des Brigades internationales puis rejoignit la Résistance en France en 1941. Mais ce film est aussi la rencontre d’une femme du présent, vive, émue et ironique, qui se méfie des mises en scène héroïques de son passé et de la fabrication des mémoires convenues.

 Les titres ci-dessus ne sont que quelques exemples d’une exploitation à faire des actualités et films conservés à la Contemporaine.

Anne-Marie Pavillard

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6 allée de l’Université, 92001 NANTERRE Cedex
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– le lundi de 9h à 20 h (sauf 1er lundi du mois, 11-20h)
– du mardi au vendredi, de 9 h à 19 h
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La Contemporaine se trouve sur le campus de l’Université de Paris Ouest-Nanterre. Elle est desservie par la ligne A du RER, station Nanterre Université, ou par la ligne SNCF au départ de la Gare Saint-Lazare.
Toute personne ayant un objet de recherche correspondant aux fonds de la Contemporaine peut en devenir utilisateur. L’inscription est gratuite et se fait sur présentation d’une pièce d’identité (se munir également d’une photographie d’identité). 

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Musée d’histoire contemporaine :
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Métro : La Tour Maubourg (ligne 8) ou Varenne (ligne 13). Bus : 28, 49, 82, 92, 69. RER C : Station Invalides.
Les consultations des collections du musée de la la Contemporaine de se font uniquement sur rendez-vous.

Notes

[1] Voir l’article de Michel Dreyfus sur le fonds Gabrielle Duchêne dans le Mouvement social de juillet-septembre 1981, p. 144-146, ainsi que son article dans le premier numéro de Matériaux pour l’histoire de notre temps, janvier-mars 1985, p. 21-23 et celui publié dans les Cahiers du féminisme n° 18 (décembre 1981/janvier 1982).

 [2] A noter cependant que pas une seule fois dans ces archives n’apparaît le prénom de Cécile Brunschvicg : tous les courriers de la LDH sont adressés à « Madame Léon Brunschvicg », du nom de son mari.

 [3] Les Cahiers des droits de l’homme du 30 janvier 1929, 29ème année, n° 3 (la Contemporaine : 4 P 298, 1929 n° 3).

 [4] Voir également les archives de Cécile Brunschvicg conservées au Centre des archives du féminisme, à la Bibliothèque universitaire de l’Université d’Angers, cotes 1AF 211 et 1AF 673.