Donner ses archives

Vous possédez des documents produits par des personnalités ou associations féministes, et vous vous demandez s’il serait pertinent de les confier à un centre d’archives. Notre FAQ « Donner ses archives » peut répondre à vos questions !

« Mes documents sont-ils des archives ? »
Est considéré comme « archive » tout document produit par une personne ou une institution dans le cadre de ses activités. Les archives peuvent provenir d’une personne (il s’agit souvent d’archives réunies dans le cadre d’activités militantes ou créatrices) ou d’une association (disparue ou en activité). Concrètement, il s’agit de tapuscrits, correspondance, rapports, livres de comptes, documentation interne de type revue de presse, journaux intimes, tracts, affiches, photographies, enregistrements audio et vidéo, comptes rendus de réunions, objets (ex. banderole, badges). Ces ensembles de documents constituent des « fonds ». Ils peuvent être donnés, déposés ou légués à un centre d’archives par leurs producteurs. Livres et revues ne sont pas des « archives » mais des publications qui peuvent rejoindre les rayons d’une bibliothèque.
« J’ai une grosse masse d’archives mais très mal organisées. »
Ne tentez pas de trier vous-même ! Si vous décidez de déposer ou donner vos archives, le classement sera fait par des professionnel.le.s ou futurs professionnel.le.s, dans le respect des normes archivistiques françaises. Le classement d’un fonds est la première étape de sa valorisation.
« J’ai des papiers mais je ne sais pas s’ils sont intéressants. »
Une expertise est possible, en contactant l’association Archives du féminisme (rubrique Contact). Ne jetez rien avant l’expertise ! Les documents les moins spectaculaires peuvent se révéler les plus intéressants.
« Je ne sais pas où déposer mes archives : Marguerite Durand, Angers, ailleurs ? »
L’association, qui met en réseau différents centres de conservation d’archives, peut vous conseiller. La bibliothèque Marguerite Durand continue à enrichir ses collections, dans la mesure de l’espace disponible. Les fonds volumineux et d’envergure nationale sont plutôt destinés à Angers. Il paraît souhaitable que les archives locales, régionales demeurent dans leur lieu de production : elles font partie d’un patrimoine culturel, constituent une mémoire qui attirera surtout la curiosité des historien.ne.s de la région et des universités voisines. Archives départementales et municipales sont des lieux de conservation tout trouvés pour ce type d’archives.
« J’ai décidé de donner mes archives à l’association Archives du féminisme. »
Vous envisagez donc un transfert de propriété à l’association qui va vous proposer un contrat de don. Ce dernier engage la responsabilité de l’association pour les documents consignés dans l’inventaire qui vous sera remis. L’association décidera des délais de communicabilité des documents en s’appuyant sur la réglementation en vigueur dans les archives publiques. Elle choisira un lieu de dépôt adapté à la nature, au volume et à l’état de vos archives (CAF ou autres).
« Je souhaite simplement déposer des archives au Centre des Archives du Féminisme »
Vous préférez donc garder l’entière propriété de votre fonds et votre décision est révocable. Un contrat de dépôt vous sera proposé par le CAF.
« Pour déposer ou donner des archives, quelles formalités devrai-je accomplir ? »
Prenez d’abord contact avec nous (rubrique Contact). Après accord avec l’association ou le CAF, vous devrez seulement signer le contrat de don ou dépôt qui vous sera proposé. Vous n’aurez ni à trier ou classer vous-même vos archives, ni à prendre en charge leur déménagement.
« Nous sommes une association, et nous souhaitons garder nos archives. »
C’est votre droit le plus strict puisqu’il s’agit d’archives privées. Mais réfléchissez bien à vos intérêts. L’ensemble de vos archives ne vous sert pas au quotidien. Vous avez besoin des papiers récents pour votre fonctionnement, mais la plupart des documents anciens que vous conservez ne vous sont plus immédiatement utiles. En revanche, ils ont acquis une valeur historique. Ces archives dont vous n’avez plus l’usage sont précieuses pour d’autres. Nous sommes preneurs.ses de ces fonds qui pourront ainsi être classés, communiqués et valorisés. Vous-mêmes pourrez y accéder plus facilement, en cas de besoin, grâce à l’inventaire.
« Nous assurons nous-mêmes la communication de nos archives aux chercheurs.ses. »
Votre local est-il adapté pour recevoir des étudiant.e.s, journalistes, chercheurs.ses ? La documentation consultée est-elle protégée ? Interdisez-vous les prêts à l’extérieur ? Possédez- vous un inventaire qui vous permette de vérifier l’intégrité de votre fonds ? Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, un versement dans un centre d’archives serait la meilleure solution pour sauvegarder ce patrimoine auquel vous êtes légitimement attaché.e.s.
« Mes archives contiennent des documents privés et personnels. Que faire ? »
Les documents privés, tels que les journaux intimes et le courrier envoyé et reçu, sont une source très précieuse pour l’histoire. Cependant, ce type d’archives peut contenir des éléments personnels, voire confidentiels. Si nécessaire, des restrictions mises à la consultation, notamment des délais importants de communication, protégeront la vie privée des donateurs.rices ou déposant.e.s tout en garantissant la conservation des documents pour des recherches futures.
« J’aimerais que des documents que je possède soient préservés et valorisés. »
Nous pouvons les examiner et s’ils présentent un intérêt réel pour la recherche, nous pouvons les exposer, éventuellement donner des conseils en vue d’une publication, papier ou en ligne. Des journées d’étude, voire des colloques peuvent être organisés quand les fonds d’archives inspirent des recherches approfondies.
« Il est dommage que les archives féministes soient dispersées. »
Oui, les archives féministes sont très dispersées. Prenons en acte. Il est essentiel, quel que soit le lieu de conservation, qu’elles soient bien traitées et classées, correctement et rapidement inventoriées, communicables dans de bonnes conditions dans le respect des règles fixées et protégées contre le vol. Le Guide des sources de l’histoire du féminisme est un outil précieux pour repérer plus facilement les différentes ressources.