Genre de l’archive. Constitution et transmission des mémoires militantes

Les actes de la journée d’étude organisée par le CODHOS en février 2016 sur « le genre de l’archive » sont publiés.

Présentation

« Y a-t-il donc un silence des sources sur les femmes ? Leurs traces s’effacent-elles plus vite que celles de leurs compagnons faute d’estime, de recueil, de soin, de transmission ? La différence des sexes, et leur hiérarchie, marquent-elles la constitution des bibliothèques et surtout des archives, publiques et privées ? Le mouvement social a-t-il, de ce point de vue, créé sinon une rupture, du moins provoqué une brèche ? »
Cette question posée par Michelle Perrot est au cœur de ce volume qui rassemble les actes remaniés et augmentés d’une journée d’études organisée conjointement par le Centre d’histoire sociale du XXe siècle (université Paris 1 Panthéon- Sorbonne/CNRS) et le Codhos (Collectif des centres de documentation en histoire ouvrière et sociale) sur le Genre de l’archive, en février 2016. Ce n’était pas la première initiative sur cette thématique mais l’analyse portait lors de cette journée sur un type bien particulier d’archives, celles constituées ou léguées par des militant-e-s des mouvements ouvriers et sociaux. Le sous-titre de ce volume est à cet égard explicite : constitution et transmission des mémoires militantes. C’est là le terrain du Codhos, qui regroupe plus de 40 centres de documentation, bibliothèques et archives, privés ou publics.
Le réseau, constitué en 2000 à partir d’un noyau originel de centres de documentation partisans et syndicaux s’est élargi jusqu’à couvrir un prisme documentaire militant
beaucoup plus large, dont témoigne par exemple l’adhésion de l’association Archives du féminisme. Chercheur-e-s et archivistes unissent donc ici leurs efforts pour interroger l’archive au prisme du genre dans le domaine particulier du mouvement social.

Table des matières

Avant-propos, par Michelle Perrot

Introduction, par Françoise Blum 

Première partie : Femmes et archives

– Madeleine Rebérioux/Jacques Duclos : masculin/féminin de l’archive
par Éric Lafon
– Qui a tué Berthe Fouchère ?
par Colette Avrane
– Construire/Déconstruire/Reconstruire la mémoire de Bernadette Cattanéo
par Alicia Leon Y Barella et Rossana Vaccaro
– À la manière d’Aragon et de Triolet : Suzanne Arlet, écrivaine et militante
par Lucie Guesnier

Deuxième partie : Du côté des féministes

– Les féministes et leurs archives
par Marine Rouch
– Entre genre et nombre, une féministe et sa famille : le fonds Marguerite Pichon-Landry
par Julien Pomart
– « Vous ne me connaissez pas mais ne jetez pas tout de suite ma lettre ». Le courrier des lecteurs et lectrices de Simone de Beauvoir
par Marine Rouch

Troisième partie : Histoires de couples

– L’intime dans l’archive à l’Institut français d’histoire sociale
par Marie-Geneviève Dezès
– Les « femmes en archive » de Pierre Naville : Denise, Violette, B. et Catherine…
par Françoise Blum
– Annette Vidal, secrétaire particulière et archiviste d’Henri Barbusse
par Isabelle Lassignardie
– L’inégalité archivistique dans le couple : l’exemple de Maurice Thorez et Jeannette Vermeersch
par Annette Wieviorka

Conclusion, par Julie Verlaine