Les archives du Planning familial sont arrivées au Centre des Archives du Féminisme !

Le Centre des archives du féminisme s’étoffe. C’est au tour du Mouvement français pour le Planning familial (MFPF) de déposer ses archives à l’Université d’Angers, pour conservation et valorisation.

Le Mouvement français pour le Planning familial (MFPF), confédération dont le siège est à Paris, a officiellement fait don de ses archives le 16 octobre 2018. Désormais propriété de l’association Archives du féminisme (présidée par Christine Bard, professeure d’histoire à l’UA), le fonds est installé à la bibliothèque universitaire d’Angers, au Centre des archives du féminisme (CAF), où il sera soigneusement conservé, conditionné, classé, communiqué au public et valorisé.

Le bureau du Planning familial a longtemps hésité entre un don à Paris (aux Archives nationales) ou à Angers. La proposition de conserver le fonds à la bibliothèque universitaire d’Angers, au plus près des chercheurs et des chercheuses, et au côté d’une soixantaine de fonds d’archives féministes, a remporté l’adhésion de ses membres.

Affiche du MFPF

Les archives du Planning familial entrent notamment en résonance avec celles du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), du Groupe information santé (GIS), également conservées au CAF. On y trouve également les archives de Pierre Simon (1925-2008), cofondateur du Planning familial, qui a été l’initiateur en France de l’accouchement sans douleur et de l’éducation sexuelle, et lutta pour la légalisation de la contraception et la dépénalisation de l’avortement, et celles de Susanne Képès (1918-2005), médecin du travail, gynécologue, sexologue et psychothérapeute, vice-présidente du MFPF, qui s’engagea notamment contre la prostitution et les violences faites aux femmes.

De 1956 aux années 1970

Constitué de 282 boîtes d’archives, le fonds du MFPF couvre une période allant de 1956, date de sa création sous le nom de « Maternité heureuse », jusqu’à sa scission dans le milieu des années 1970.

L’association, à l’origine dirigée essentiellement par des hommes médecins, de façon très hiérarchique, a été secouée par les événements de Mai 68 et notamment par la montée des mouvements féministes. Dans les années 1971-1972, les femmes ont poussé les hommes à abandonner la direction de l’association. Elles se sont réorganisées, se sont auto-formées, pour créer un mouvement d’éducation populaire et d’éducation à la sexualité (y compris dans les entreprises, les écoles…).

« Les archives déposées à Angers reflètent cette mutation entre l’ancienne équipe qui défendait le droit à la contraception mais se montrait peu favorable à la légalisation de l’avortement, et la nouvelle qui y était favorable, explique France Chabod, responsable du Centre des archives du féminisme. Elles constituent une source incontournable concernant la conquête de la contraception et du droit à l’avortement, étape fondamentale de l’émancipation des femmes ».

Plus d’information

Sur le site de la bibliothèque universitaire d’Angers.

Reportage d’Angers Télé du 16 octobre 2018.